Chez moi la réflexion est un réflexe.
Comme une garde à vue avec ses flexions,
Je vois la vie sous forme d’interrogation,
Un chemin dur à emprunter
Pour lequel n’existe aucune dérogation.
Les côtés en sont sillonnés
De multiples tentations.
On tente tous d’y faire sa voie,
Son propre sillon.
Les moyens diffèrent
Selon que tu sois pauvre ou plein de pognon,
Que t’ai pas de pot, ou de trop
Comme celui qui vient de gagner des millions.
Des milliers à vouloir percer
Pour seulement quelques places bien placées,
Ca crée de l’égoïsme.
Eh go, éteins ton mégot,
Ecoute ce que je balance aqui mismo,
Ouais miss.
Le futur je peux pas le baser que sur mes mots,
Faut pas que j’oublie ça, non, le mettre en mémo.
La peur du métro, boulot, dodo,
Fait partie de mes maux.
Même si c’est tôt, j’ me prends la tête pour l’avenir,
Frérot.
Vrai, j’ai la chance de pas crever de faim,
De vivre même bien.
D’avoir les études à portée de main,
Un toit pour dormir demain …
Je suis déchiré en pensant à ceux dans la dèche,
N’obtenant jamais ce que j’ai,
Travaillant toute leur vie de leurs deux mains.
Ca me rappelle ma chance, l’obligation de pas la gâcher,
La vraie valeur de tous mes biens.
Te méprends pas, méprise pas,
C’est pas un bourge au MIC.
Quand j’ retourne les poches y’a pas de mailles.
Quand j’ vois l’époque y a rien qui m’aille.
Mais merde, c’est la même rengaine où que j’aille.
FOOOO, hou, que j’ai mal
Quand j’ perçois de loin
Les rouages de ce système infernal.
Ils veulent enfermer
Ta nature, ta personnalité.
Ils sont dangereux, à quel point ?
Je crois que personne n’en a l’idée.
Allez, perçons ce mystère,
J’veux voir jusqu’où ils peuvent aller.
T’en penses quoi mister ?
Oh, excuse-moi,
J’avais pas vu que t’étais en train
De te relooker.
Reluquer ton Ries
À la recherche de la dernière sonnerie qui fait bouger les fesses.
T’sais quoi ?
J’ t’emmerde.
Moi aussi j’ kif ça
Mais t’as la tête dans ton apparence toute la journée
Comme moi je l’ai dans le cul
Après une longue virée.
Écoute, ce monde c’est à nous qu’il est.
Vu comme il est laid,
Faudrait que tu t’ y intéresses,
C’est dans ton intérêt.
Façade propre de l’extérieur,
Pourri de l’intérieur,
Bienvenue sur ce globe
Rempli d’extrémisme,
De la plus petite religion
Au plus gros des capitalismes.
Apparemment c’est capital de faire fructifier le sien,
Donc j’ te bouffe, t’écrase, te crache à la face.
C’est comme ça que tu veux vivre hein ?
S’ remplir la panse quand les trois-quarts manquent de vivre hein ?
On se dit pas bonjour, même pas entre riverains.
Vieux type, quand tu me vois tu vas sur l’autre rive hein.
Logique, vu que j’ai une casquette
Je casque sec le prix de ton incompréhension,
Ça c’est juste la moindre des répercussions.
Répertorie un peu le nombre d’enfoirés,
D’enflures venant enfler
Le rang de ces enculés de nazillons.
Anvers, j’ baise leur bastion.
Ces chiens sont de la politique la masturbation,
À savoir : le résultat direct sans aucune réflexion.
Passe la frontière au nord c’est bien pire
Ils sont dans la majorité.
A tous ces fils de pute j’ lève mon majeur en toute fierté.
Passe la frontière au sud
Y a un bulldog enragé, un gros porc qui sue, prêt à bouffer la liberté.
Je suis sûr que l’extrême droite
Ne s’usera pas un de ces quatre.
Et puis il y a ce pays tellement beau,
Avec ces filles si jolies.
J’ai passé beaucoup de temps là-bas;
Je sais plus si je voudrais y retourner aujourd’hui …
Que t’est-il arrivé ma si belle Italie ?
N’as-tu pas eu ton compte en fachos et autres nazis,
Pour remettre ça avec ce bâtard, Berlusconi ?
Dis-moi, que cherches-tu avec lui ?
A part être berné, vivre la tête dans tes macaronis !
Ça m’accable.
Le passé européen est déjà assez macabre,
Bien plus de 6 millions de morts dans des conditions
Inconcevables …
La peur, la haine, on en connaît les fruits pourris.
Alors pourquoi remettre ça sur la table ?
Quant à l’Autriche,
Face à la différence, adopte la politique de l’Autruche.
Avec la démocratie l’on triche !
J’ai du mal à le croire :
Notre continent contient tellement de cons
Inconscients.
Voilà pourquoi mon pote faut se réveiller pas plus tard que
Maintenant !
Maintenir, choisir, redéfinir nos valeurs.
Donner les mêmes chances, ou du moins atténuer le malheur.
A l’heure où le système de consommation
Bouffe tout sur sa route, sans considération,
Ce sont les mêmes qui souffrent, soufflent, s’étouffent.
Dis-moi, qui y prête attention ?
Sûrement pas toi Mister,
Comme tu es ton propre centre d’attraction.
Comprends-tu maintenant ce que je te reprochais
Y a quelques rimes
Sur ce même ton ?
Voilà, je crois, tout ce qui fait en même temps
Ma peur, ma croix, me rend en un rien de temps
Silencieux comme un vieux
Attendant de partir patiemment.
J’ai la mélancolie dans l’âme,
Parfois l’envie de verser des larmes.
Mes mots face à tout ça sont mes seules armes,
Que je dégaine sur ce parchemin
Lorsque mon esprit part sur d’épars chemins,
Dépasse la simple question,
Gratte l’écorce de chacune de mes réflexions.
Là ça se corse, mes rêves s’envolent pour d’autres destinations.
Sans doute est-ce mon destin :
Chroniquer ce monde.
Au chrome j’ vais tout niquer
Car y a trop de trucs immondes ;
Trop de pensées m’inondent,
Comme la merde sur nos ondes.
T’inquiètes, j’ profite aussi des bons moments,
Vois l’espoir dans les mômes,
L’amour dans les yeux de mes parents.
A part ça, du péra réfléchi j’ reste un soldat
À la solde d’aucune industrie
Mais du hip-hop mon gars !