Dernière mélodie
Chapitre VII
Le soir venu, l’homme prit la boîte, l’ouvrit, retira la bande audio, la statuette, laissa la boîte ouverte sur le bureau et partit. Il serrait les objets sur son cœur comme pour les enfoncer en lui pour qu’ils disparaissent. Il passa devant le studio et aperçut une silhouette: Lewis! Il était revenu, il était là! Juste devant lui! L’homme était paniqué. Ce n’était pas possible, il tenait la statuette maculée de son sang. «Il faut que je le renvoie d’où il vient, il le faut» Et la statuette s’abattit sur la nuque de Chevron. Le stress, la fatigue, les remords, l’alcool avaient eu raison de notre homme. Pour lui, c’était bien Lewis qui gisait là, le crâne fendu et rougeoyant. L’homme rentra chez lui dans un tel état qu’il ne pensa même pas à jeter les deux objets.
Trois jours étaient passés. Raphaël Woestyn était devant deux cercueils de bois noir portant chacun une croix dorée. L’église était blanche. Un rayon de soleil passait par le vitrail du fond. Il avait enrobé les cercueils d’une lumière froide, semblant former un couloir pour laisser s’envoler l’âme des défunts.
Raphaël se tenait assis. A côté de lui, la femme de Chevron pleurait. Elle tenait son petit garçon sur ses genoux.
- Où est-il papa?
- Il est dans ton cœur et au paradis.
Que pouvait-elle répondre à un enfant de trois ans? Comment lui faire comprendre que son papa était mort?
Raphaël se rapprocha de lui.
- Tu vois cette lumière qui sort du vitrail, et bien, si tu la suis, tu arriveras au paradis.