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Dernière mélodie


Chapitre II


Green partit dans son bureau avec l’intention d’appeler Chevron. Raphaël Woestyn étai là, assis sur une chaise. Grand, l’allure athlétique, une barbe de trois jours, il avait l’air perdu. Il leva à peine les yeux quand Green entra. Woestyn lui dit malgré le nœud qu’il avait en travers de la gorge:
- T’es au courant pour Nicolas?
- Oui, je n’aurais jamais pensé que quelqu’un puisse faire cela. Ça a du être un coup pour toi, je sais que Nicolas était ton meilleur ami. Je suis vraiment navré.
- Merci. Les gars t’attendent dans la salle des bosseurs. Ils ne sont pas au courant. La police n’a rien voulu leur dire alors j’ai pensé que, vu que t’es le patron, tu pourrais le leur annoncer.
- T’as raison, allons-y.
Woestyn et Green se dirigèrent vers le bureau des gens chargés de l’enregistrement et des musiciens, surnommé la salle des bosseurs. Green entra le premier. Ils étaient tous là, assis sur des chaises. Green s’adressa aux vingt personnes se tenant devant lui:
- Je n’irai pas par quatre chemins. Ce matin, le corps sans vie de Nicolas Lewis a été retrouvé dans un de nos studios d’enregistrement. Je ne sais pas pourquoi et je ne sais pas non plus par qui. Je vous demanderai de faire votre possible pour aider l’inspecteur chargé de l’enquête. Voilà! Sachez que je suis désolé mais cependant, je ne voudrais pas que vous preniez du retard dans votre travail.
Green sortit de la pièce et au moment de refermer la porte, il lança d’une voix sèche:
- A propos Chevron, l’inspecteur Vanderoog t’attend à la cantine.
Chevron encore ulcéré par le discours de son patron s’y rendit.
- Vous m’avez appelé je crois?
- C’est exact monsieur Chevron. Veuillez vous asseoir je vous prie. Comme je l’ai fait avec votre directeur, monsieur Martin Green, je vais vous poser quelques questions. Je crois savoir que vous êtes sorti cinq minutes après les autres hier soir?
- Oui, je me suis disputé avec Nicolas Lewis.
- Puis-je savoir à quel sujet?
- Et bien… Nicolas et ma femme ont eu une aventure le temps d’une soirée il y a trois jours. Elle ne m’en a parlé qu’hier. J’ai donc été voir Nicolas. Au début il a nié, sans doute avait-il peur que je le frappe. Ensuite il a commencé à dire que ma femme était une menteuse, qu’elle avait inventé cette histoire de toute pièce en espérant que je la quitte sur le champ car elle ne me supportait plus. J’étais hors de moi, je savais bien que s’il y avait un menteur dans cette histoire, c’était bien lui. Je n’ai pas pu retenir mon bras, je lui ai asséné un coup à la figure. Il me l’a rendu et nous nous sommes battus. Voilà pourquoi je suis sorti après les autres.
- Et avant que vous vous battiez, que faisait-il?
- Il enregistrait une session de scratch sur le grand enregistreur mural.
- Après votre «dispute», êtes-vous directement rentré chez vous?
- Non, une fois arrivé à ma voiture, je me suis rendu compte que j’avais oublié mes partitions.
- Vous n’avez rien remarqué de bizarre?
- Si, le bureau de Green était ouvert et son ordinateur était allumé.
- Pardonnez-moi, mais ne laisse-t-on pas les ordinateurs allumés la nuit?
- Oui, mais l’écran n’était plus en veilleuse, un fichier était ouvert.
- Rien d’autre ne vous a frappé? Un objet qui n’était pas à sa place? Une veste qui traîne, un classeur ouvert…?
- Non, rien de tout ça.
- Etes-vous sûr?
- Oui, enfin non! Maintenant que j’y repense, il y avait une veste sur la chaise et des clés sur le bureau. Je me souviens que ça m’a un peu surpris car d’habitude le service de nettoyage n’oublie pas les objets personnels sur les bureaux.
- Le service de nettoyage passe-t-il tous les jours?
- Je ne sais pas, il faut poser la question au directeur de la firme qui s’occupe de la propreté de notre bâtiment.
- Je vous remercie, Monsieur Chevron.